Maurice était l’un des trois fils d’Albert et Anna Anker, le seul qui parvint à l’âge adulte, les deux autres étant morts en bas âge. Rêvant adolescent de voyages à travers le vaste monde, il fit une formation de charpentier de marine au technicum de Winterthour, après quoi il s’engagea sans attendre à Saint-Malo comme matelot et charpentier de marine sur de grands bateaux de commerce à voile.
Il sillonna toutes les mers du monde, mit le cap sur tous les continents et vécut d’innombrables aventures qu’il décrivit dans son roman On a Volcano.
Il séjourna chez les indigènes du fleuve Zambèze, dans le Mozambique actuel. Comme une entreprise anglaise de construction ferroviaire avait abattu presque tous les grands arbres pour la construction de ponts et de traverses, les indigènes ne trouvaient pratiquement plus de troncs pour la fabrication de leurs pirogues traditionnelles. Maurice se souvint du plan de construction des petits bateaux de l’Aar qu’il avait étudié pendant sa formation. Il se procura l’outillage nécessaire, puis il scia des planches dans des arbres plus petits et les utilisa pour construire des bateaux fluviaux. Pour le sciage des troncs, une fosse de la hauteur d’un homme était creusée sous le tronc. Un homme se tenait sous le tronc, un autre sur lui, et ils sciaient ainsi les planches à la main. La succession Anker possède une photographie montrant l’opération. Les indigènes construisent encore de tels bateaux de nos jours, et en souvenir du Suisse qui leur avait enseigné cet art, ils continuent à les appeler des « Swiss Pontoons » (bateaux pontons suisses). Le sciage à Burgdorf est aujourd’hui plus simple et plus rapide grâce à la puissance de la machine.
Maurice et sa mère dans le jardin d’Anker.